ILS PENSENT, JE SUIS
2014
Avec des personnes en situation de handicap mental et psychiques, des comédiens et des travailleurs sociaux.
L’idée est de créer un spectacle sur le thème de la relation d’aide. L’objectif clairement affiché : poser un nouveau regard sur les personnes en situation de handicap et les personnes qui les accompagnent.
NOTE D’INTENTION
«Ils pensent, je suis» est une création issue du souhait de Marie Posner et de l’association l’Arche à Paris. Celle-ci fait suite à l’intérêt suscité par la précédente création de Gérard Gallego «le Bleu de mes rêves», avec un groupe d’adultes en situation de handicap. L’idée de départ est simple : créer un spectacle sur le thème de la relation d’aide. L’objectif clairement affiché : poser un nouveau regard sur les personnes en situation de handicap et les personnes qui les accompagnent.
Gérard Gallego, lors de sa précédente création avait interviewé des travailleurs sociaux et des résidents. Il y avait noté quelques paradoxes de l’accompagnement. Qu’est ce qu’être actif, aidant ? Qu’est ce qu’être passif, aidé ? Où commence l’aide et où commence la gêne ?
Dans la pièce, nous abordons ces interrogations par tableaux successifs et souvent de façon détournée ou métaphorique. La relation entre des comédiens actifs et des spectateurs passifs sert de terrain de jeu. Dans une scène, une comédienne explique aux spectateurs « chers téléspectateurs, si vous avez des soucis, faites nous signe. On est là pour ça. On se concertera avec mes compatriotes pour vous trouver des solutions ». Un acteur interroge les autres comédiens :« Que pourrait-on leur trouver comme solutions ? ». Ils répliquent : « la carte vitalité »,« la boussole », « les pompiers », « la chirurgie esthétique », « la piscine »…
La mise en scène et le jeu sont adaptés aux points forts et aux limites des comédiens. Si la présence scénique, le plaisir de jouer, l’imagination et l’humour sont d’indéniables atouts pour la plupart des acteurs, il n’en demeure pas moins que le travail sur le langage, la mémorisation, la coordination corporelle est pour certains parfois plus difficile. Ainsi, la création (notamment scénographique) s’adapte afin d’articuler les différentes situations.
Pour construire le spectacle, nous sommes partis d’improvisations travaillées lors des ateliers. Il fallait que les mouvements et les paroles prononcées soient celles des acteurs. Pour des raisons techniques, elles sont ainsi plus faciles à jouer et à retenir. En outre, cette forme de création s’inscrit dans la pratique du “théâtre documentaire”. La scène est une caisse de résonance à la vie quotidienne. Le metteur en scène est au service des acteurs. Il leur permet de témoigner de leur expérience subjective et de mettre en scène leur univers poétique.